https://www.youtube.com/watch?v=B2jVbSI9H4o
musique d'ambiance ?
Le soleil descendait à l'horizon...
Il ne faisait même pas encore nuit, ils profitaient de l'ombre pour ne pas brûler.
Leur chef voulait exploiter chaque instant d'obscurité.
C'est ainsi, alors que le soleil se perdait au delà de l'horizon, que l'armée de mort faisait face aux remparts de Valoria.
Nous avions pris quelques précautions, Pacsort17 et moi, on avait commencé par repérer les points faibles : les rivières qui passaient sous les remparts, nous les avions fortifiées et pratiquement bouchées avec de la pierre, laissant une petite ouverture pour que l'eau puisse continuer de s'écouler. Heureusement personne n'avait remarqué. La deuxième faiblesse ou force de la ville était le ravin, les fortifications de la ville ne bloquaient pas le passage d'un immense ravin en contrebas du château et créait un passage discret jusqu'à la ville. Mais il était très facile à défendre car une poignée d'archers pouvaient noyer de leurs flèches n'importe quelle armée qui tenterait d'emprunter ce passage. Encore fallait-il savoir qu'une armée arriverait, c'est pour cela que l'on a bloqué le passage par deux coulées de lave et un grand mur de pierre.
Mais en voyant cette armée que nul n'aurait pu imaginer, je ne pense pas que leur chef, Andreas024, ait jamais eu l'intention d'utiliser un quelconque autre moyen que la force brute pour raser la ville.
Les cris des pauvres malheureux qui avaient brûlés furent rapidement étouffés par les râles et les grognements que produisait l'armée de mort, remplissant le monde de sons ignobles et d’accents de cauchemars.
Le signal avait été donné : l'assaut avait commencé.
Andreas024 disparut dans le flot de morts qui avançaient, je cherchais rapidement du regard Pacsort17 mais je ne le vis pas, il était peut-être sur un autre rempart. Je priais intérieurement qu'il n'y ait pas d'autres fronts tout en saisissant mon arc acheté la veille et j'encochais ma première, mais sûrement pas ma dernière flèche.
La première ligne de monstres était constituée uniquement de creepers et avançait dans le but de percer les murailles, la deuxième ligne composée de zombies au cas où ce premier assaut parviendrait a faire une percée, derrière se tenaient les archers, déversant infatigablement un flot continu de flèches sur les remparts.
Des monstres de base sans armes ni équipements particuliers mais ce n'était que l'avant goût : derrière se tenaient, hors de portée des flèches, des masses obscures de monstres.
Décochant flèche sur flèche je n'avais pas besoin de viser pour toucher quelque chose mais il fallait éliminer les creepers avant qu'ils ne soient trop près !
Autour de moi des halètements, le désespoir mais aussi la détermination, des cris de douleur quand une flèche adverse touchait son but et puis... des détonations.
Les premiers creepers, malgré nos efforts, étaient parvenus au pied du mur mais seulement une demi-douzaine explosèrent, les autres avaient été tués avant et le mur avait tenu bon, quelques accros mais aucune percée.
Les zombies commençaient à se retirer mais aucun n'en réchappa, les archers se retirèrent également mais une bonne partie tomba en poussière.
Dans nos rangs quelques soupirs de soulagement, des rires nerveux et même un cri de défi, les médecins longeaient les remparts pour soigner les blessés et retirer les cas graves. Il semblerait que malgré la surprise de l'attaque, la ville était bien organisée et avait réagit rapidement.
Le capitaine de la garde se tourna un instant vers moi, un fin sourire sur les lèvres, moi je ne souriais pas. Je n'étais peut-être pas un stratège mais je savais que l’ennemi jouait avec nous, testait notre résistance, avant de frapper. Il faisait nuit noir.
Le sol trembla, un grondement sourd se propagea dans l'obscurité de la nuit, un énorme bruit d’explosion étouffée suivi par le vacarme de pierres et de roches s’écroulant nous firent nous retourner. La ville avait été évacuée, les habitants s'étaient réfugiés au château, le sol devant l'auberge s'écroulait.
De l'autre côté des remparts, parmi l'armée des morts, au cœur de la nuit, Andreas024 riait.
Je ne les voyais pas mais j'entendais d'autres éboulements éparpillés dans la cité.
En bas, des soldats se précipitèrent vers les crevasses créées alors que déjà en surgissaient des monstres.
Alors que l'un des soldats s’approchait de l'ouverture, une flèche surgit de l'obscurité le frappant au front, le tuant sur le coup. Ses compagnons qui le suivaient hésitèrent et du trou béat, telle la gueule d'un monstre maléfique, un groupe de monstres sorti comme vomi par les ténèbres se précipitèrent sur les malheureux qui furent décimés dans d'atroces hurlements.
Une puissante explosion me fit me retourner. De l'autre côté du mur, les creepers se précipitaient au pied des remparts , les détonations se multiplièrent , le sol tremblait sous mes pieds. Andreas024 avait bien prévu son coup : il nous attaquait de l’extérieur pour pouvoir percer les trous qui reliaient les grottes à la surface ! Et pour s'assurer la victoire il détruisait le mur pour déverser son armée dans la ville et tous nous exterminer.
Les archers continuaient de nous bombarder de flèches, le mur commençait à révéler des failles, nous étions condamnés.
-Au château ! Tous au château ! C'est notre seule chance ! hurlais-je
Au cœur des cris de souffrance et de désespoir, ma voix a dû pouvoir se faire entendre de quelques-uns puisque quelques personnes commencèrent à se précipiter vers les escaliers et les autres suivirent le mouvement.
Alors que je m’apprêtais à descendre l'escalier, un soldat me bouscula, le sol se déroba sous mes pied et je tombais du haut des remparts. Heureusement un tas de foin amortit ma chute mais j’allais avoir mal pendant toute la nuit.
Cette chute malencontreuse me sauva peut-être la vie, des archers qui étaient sortis de la grotte devant l'auberge prirent pour cible les soldats qui descendaient l'escalier, trois d'entre eux tombèrent sous leur tirs.
Sortant de mon tas de foin, je bandais mon arc et, visant soigneusement, j’abattis trois des archers, les autres furent éliminés par les soldats. Le passage était libre pour le moment, il fallait en profiter.
- Longez les murs et les bâtiments ! Dépêchez vous, on a pas beaucoup de temps !
On était loin du château mais c'était notre seule chance !
Pour pouvoir se diriger vers le château et éviter les monstres, il fallait contourner l'auberge. Comme du côté de la cour les monstres étaient maîtres, nous avons longé l'auberge par l'autre côté.
Le plus court voulait que l'on tourne à gauche et que l'on emprunte un couloir qui passait sous une colline mais des échos de monstres résonnaient dans l'obscurité du couloir et comme à droite les monstres arrivaient également nous avons choisi la dernière solution : tout droit.
Nous étions un petit groupe de cinq ou six hommes, on se couvrait les uns et les autres lors de notre progression. Il nous fallait traverser l'église mais la porte était bloquée.
Les monstres s’approchaient de tous les côtés. En face, le mur céda et de la brèche, des monstres équipés d'armures en fer et d'armes enchantées s’avançaient.
On avait dû s'y reprendre à deux fois pour enfin défoncer cette porte. Les autres nous couvraient avec leurs arcs mais les monstres s'approchaient inexorablement.
Une fois à l’intérieur on découvrit des civils qui s'étaient réfugiés là.

Le capitaine qui m'avait suivi acquiesça et posa deux blocs de pierre pour boucher l'entrée et dit :
- Ça ne va pas les retenir longtemps, il y avait des creepers avec eux.
De l'entrée principale de l'église vint le bruit d'une explosion, trois soldats rentrèrent par là avant de barricader la porte :
(le capitaine étouffa un juron)
- Et m.... ! Ils sont partout, la cour est envahie !
Il fallait trouver une sortie... en face, une porte !
Moi, le capitaine et un autre soldat avons enlevé rapidement les barres qui bloquaient la porte et avons ouvert, un zombie déboula de l'entrée mais le capitaine lui planta son épée dans le crane.
Je passais la tête par l'embrasure de l'autre porte.
Il était seul, la voie est dégagée pour le moment ! Par où faut-il aller ?
Il faut aller tout droit par le tunnel, c'est le plus sûr ! me répondit le capitaine. Puis, se tournant vers les autres personnes dans l'église : Soldats, allons-y ! Trois personnes en tête, deux de chaque côté et le reste derrière, les civils vous resterez au milieu ! Allez, vite !
Passant la porte le premier avec le soldat et le capitaine, je vérifiai une dernière fois que la voie était dégagée, rien pour le moment mais des zombies approchaient de la place, dans le couloir en face un creeper et deux zombies.
- Messieurs, on dégage la route ! En avant !
Derrière nous les gens suivaient et les soldats exécutèrent les ordres, je sortis mon arc afin d’éliminer sans risque le creeper, il me fallut deux flèches mais on atteignit les zombies sans avoir à ralentir, le soldat et le capitaine s'en chargèrent.
Une fois au bout du couloir, quatre archers nous accueillirent, mon arc était prêt et je réussis à éliminer le premier, les trois autres tirèrent, deux flèches touchèrent un soldat qui fut tué, le capitaine sortit son arc et, avec moi finit d’éliminer les archers, d'une passe à droite arrivaient d'autres monstres.
-Vite, à gauche ! dit le capitaine.
Un homme qui nous suivait, un artisan visiblement, nous dit :
-Il faut aller à la maison du Conseiller ! Il y a un passage dans sa maison qui nous mènera directement au château !
On avançait et derrière nous se faisaient entendre les bruits des combats, les gardes ralentissaient les monstres, un râle se fit entendre.
-A gauche ! La maison du conseiller est en haut de cette butte.
Il montra une luxueuse bâtisse mais sur le chemin, deux creepers et deux zombies nous barraient la route.

J'abattis le premier creeper avec mon arc. Le capitaine s'était approché, se demandant sûrement si l'acier était bon pour la digestion des creepers, tenta de faire goûter son épée au creeper, mais il ne sembla pas apprécier car il partit instantanément en poussière. Puis comme un zombie approchait, il le décapita le plus sommairement du monde, le dernier zombie se tordit soit d'une indigestion soit à cause de ma flèche qui venait de se planter dans son estomac, on ne saura jamais car il partit lui aussi en fumée.
La voie était libre, mais des monstres s’approchaient de la place de l'église à notre gauche, il fallait faire vite. Le portillon de la propriété du conseiller était ouvert et deux zombies ainsi qu'un archer avançaient vers l’intérieur de la maison. Avant même que nous n'ayons pu faire un pas, plusieurs flèches les éliminèrent.
-Par là venez vite !
Deux soldats gardaient les portes et un troisième se tenait à un balcon, l'arc à la main, ils nous firent signe de venir :
-Vite dépêchez vous ! Allez dans la cave vite !
On laissa passer les habitants, tout en couvrant leurs arrières. La ville était perdue, les monstres envahissaient chaque recoin de la rue, plusieurs explosions se faisaient entendre et plusieurs bâtiments étaient en feu. Alors que j'éliminais à coups d'arc un archer fort peu sympathique, un bruit attira mon attention : des bruits de sabots !
Me tournant vers l'origine du bruit je l’aperçus, assis sur son cheval squelettique, son visage caché sous son casque de métal.
-On se replie ! On rentre tous, maintenant !
Les soldats obéirent, le capitaine s'approcha de moi pour savoir le problème : on tenait en respect les monstres pour le moment, puis il le vit.
Ayant sûrement entendu ma voix, Andreas024 se tourna vers nous. Un rire lugubre et cruel sortit de son armure avec des échos métalliques, il leva la main, paume vers nous et comme la première fois une boule de feu se précipita vers nous, on avait juste eu le temps de sauter sur le côté avant qu'elle ne s’écrase là ou nous nous tenions précédemment.
-COURS ! hurlai-je
On se précipita à l’intérieur, entraînant les gardes avec nous, alors que l'on était dans les escaliers de la cave, une puissante déflagration détruisit toute la façade du bâtiment, une vague de chaleur s’engouffra dans les escaliers et nous propulsa en avant. Sans demander mon reste je courus vers la cheminée qui cachait le passage secret et empruntai les escaliers, le passage se referma derrière nous.
Nous débouchâmes dans un luxueux couloir. Des soldats nous guidèrent vers une salle spacieuse qui avait plusieurs coffres sur les murs, sûrement le trésor royal, au centre de la pièce se trouvait une petite bibliothèque et un livre sur un piédestal, auquel je ne prêtai pas attention. Plusieurs couloirs partaient dans différentes directions. Il devait y avoir d'autres sorties possibles mais les gardes nous ordonnèrent de ne toucher à rien et nous escortèrent jusqu'à un escalier en colimaçon qui nous mena à la grande salle du château. La salle était bondée, tous les habitants qui avaient pu s’enfuir et rejoindre le château étaient là.

-Viens avec moi, me dit le capitaine.
Il me mena vers un escalier qui nous mena deux étages plus haut. Par une fenêtre j’aperçus ce qui restait de la maison du conseiller : un trou béant était apparu, le bâtiment était en flammes, comme si une comète s'était écrasée sur la maison. Plusieurs personnes étaient assises autour d'une table et discutaient. Un garde nous barra la route avant de reconnaître le capitaine. A la table se tenait le roi Haikoo, son Grand Conseiller Archaos5, dont on a "visité" son (ancienne) maison. Les autres étaient Ouaich91, Favret01 et Florianpal, les principaux généraux du roi. La discussion était si animée que personne ne nous remarqua.
- Il faut riposter, il faut faire une sortie et tous les tuer !
- C'est de la folie pure, vous avez vu ce qu'ils ont fait ?
- Il faut réfléchir à un plan, les passages sous la ville ne peuvent pas nous évacuer ?
- Non, il fait nuit et les monstres grouillent comme jamais.
- Les murs du château sont solides, restons ici.
- Nous n'allons pas fuir !
Le roi interrompit ses conseillers :
- Silence s'il vous plaît messieurs, silence ! Ce n'est pas en nous chamaillant que nous trouverons une solution. (il se tourna vers nous) Capitaine, votre rapport sur la situation, et qui est cet homme ?
- La situation est désastreuse : les murs sont tombés, la ville est envahie et plus de la moitié des hommes qui étaient sous mes ordres sont morts. Quant à cet homme, je pense qu'il peut nous éclairer sur ce qu'il se passe.
Il se tourna vers moi et tout le monde me prêta attention.
- Je me nomme thebaptIII, je suis un voyageur. Il y a quelques jours, alors que je campais, j'ai été attaqué par des monstres qui obéissaient à un homme, j'ai réussi à le blesser et à m'enfuir mais j'ai été blessé et vos hommes m'ont sauvé. Je crois que cet homme, Andreas024, a décidé de raser cette ville parce que je l'ai vu et que j'ai survécu.
- Donc c'est à cause de vous ce désastre ?
- Peut-être, mais je crois que mon intervention n'a fait que précipiter les choses et que dans tous les cas cette ville aurait été attaquée. Mon accident s'est produit il y a quelques jours à peine, il cherchait à éliminer tous les voyageurs pour que personne ne remarque ses agissements, le fait que je survive l'a sans doute forcé à accélérer les choses. Sinon, c'est toutes les villes du monde qu'il aurait attaqué en même temps.
Un silence pesant suivit mes paroles, puis le roi prit la parole :
- Nous savons le pourquoi, ou tout du moins une partie du pourquoi, mais nous n'avons toujours pas de solution. Le soleil n'est pas prêt de se lever et je doute même que cela les arrêtera...
- En effet, les creepers sont insensibles au soleil et de nombreux monstres sont équipés de casques, dis-je.
- Que pouvons-nous faire ? Nous sommes perdus, dit le conseiller.
- Non, répondit le roi, Valeria possède une arme que ces monstres ne connaissent pas ! Nous allons l'utiliser quel qu'en soit le prix.
Le conseiller regarda le roi, effaré :
- Mais majesté, vous savez le prix à payer... Qui osera se sacrifier ?
- Moi ! Suivez-moi messieurs.
Le roi nous conduisit à la salle que j'avais traversé un peu plus tôt. Pacsort17 se trouvait dans un coin de la salle (il n'y avait plus assez de place en haut pour accueillir tout le monde), je lui fis signe de venir.

Le roi s’arrêta devant le piédestal et prit le livre.
- Messieurs, ce livre est une ancienne relique contenant les clés de pouvoirs interdits : les formules écrites dedans peuvent faire les choses les plus incroyables, mais les dieux sont là pour veiller et si quiconque utilise le livre, il sera banni de ce monde.
-Quoi, ces dieux là ? Mais ils sont cruels, qui sont-ils ? demandai-je.
-Ce sont eux qui maintiennent l'équilibre du monde, ils s'assurent qu'aucune loi ne soit bafouée et que personne n'utilise des pouvoirs que les mortels ne doivent pas posséder. Même s'ils ne se manifestent généralement que pour punir les tricheurs, ils sont là pour le bien de tous.
Je me demandais s'il était normal qu'Andreas024 ne soit pas banni pour contrôler les monstres mais je doutais que qui que ce soit ici aurait la réponse.
Le roi poursuivit :
- Maintenant, je vais utiliser le livre pour que l'armée de monstres disparaisse.
Le roi ouvrit le livre et prononçât quelques paroles incompréhensibles et puis... rien ne se passa.
Quelques longues secondes s'écoulèrent dans une gêne qui ne faisait que grandir, puis soudain une voix résonna, une voix qui m'était désagréablement familière :
- Roi Haikoo, je sais quelles sont les raisons qui te poussent à agir de la sorte, mais la Loi est la Loi. Pour avoir bravé les lois de ce monde tu dois être banni ! Adieux, puisses-tu nous revenir.
Et le roi Haikoo disparu soudainement, pas d'éclair ni de flamme, ne restait de lui que le livre.
Nous sommes remontés à la surface, il faisait toujours nuit mais le silence était total, les gardes abaissèrent le pont-levis et nous sommes sortis, plus un seul monstre dans toute la ville, tous avaient disparus, comme partis en fumée. Andreas024 avait sûrement survécu, mais il avait dû prendre la fuite.
Nous avions gagné !
Merci à PierrePV & à Melnut pour la correction ?