Vous ignorez tout du passé, vous avez oubliés pourquoi la nuit est le refuge de vos peurs les plus viscérales, je vais me faire le plaisir de vous rappeler les sombres cauchemars d’un passé lointain, par le prisme du journal que j’ai moi-même consigné lors de ma quête de la découverte des vérités perdues.
Première entrée de mon journal.
C’en est assez, je ne peux contenir la colère qui bouilli en moi, c’est pour cela que je vais transcrire ici toutes mes pensées désormais, pour m’éviter de laisser exploser cette fureur noir, cultivée par ces années de moqueries, d’humiliations et de dédains.
Je suis l’héritier d’une famille prestigieuse, dont la généalogie remonte aux premiers colons de ces terres, notre grandeur était connue de tous, notre richesse faisait pâlir d’envie les plus grands seigneurs, et notre nom, toujours, emplissait de crainte et de respect le cœur de tous ceux qui l’entendaient.
Et aujourd’hui que somme nous ? réduit à mendier des faveurs, à s’endetter auprès des banques et a vendre des meubles pour permettre de sauvegarder tant bien que mal, plutôt mal, l’illusion d’une noblesse encore illustre, alors que nous ne sommes plus que l’ombre des grands de notre famille, victime de pères indignes et dévergondés qui ont menés notre famille à sa chute.
Notre seule consolation, notre nom, qui inspire toujours une crainte dans les cœurs, mais c’est en la que ma famille se fourvoie en voyant la le respect de notre nom, alors qu’il n’y a plus ce respect, on nous moque, on nous abaisse, on nous évite, mais de respect aucun. Juste une peur instinctive, du aux antiques rumeurs et légendes oubliées attachés à notre nom comme une tumeur pourrissante et mortelle.
Je ne tolère pas cette dernière insutle, ce dernier affront fait à notre nom sali par une rumeur aux origines oubliés, je mène mon enquête depuis quelques temps pour découvrir d’où puise les racines de ces murmures qui salissent notre nom, et j’en suis venu a la conclusion qu’ils remontent aux origines même de notre lignée, à notre demeure ancestral, le Manoir, qui avait fait l’orgueil de nos plus illustres aïeux et qui aujourd’hui ne doit être plus qu’une ruine pourrissante à l’abandon et grouillant de vermine.
Le dernier de notre famille à y avoir demeuré était mon grand-père, un vieux fou mystique à l’esprit malade, qui a quitté notre résidence en ville pour retourner au Manoir, pour quelles raisons ? sa folie fanatique ? l’espoir fallacieux de rénover la demeure pour lui rendre son lustre d’autrefois ? ou juste le dégout de notre famille et de la civilisation ?
Je n’en ai jamais rien su mais cela fait des décennies que nous n’avons plus de nouvelles de lui, ni les habitants des villages alentours à qui nous avons, à l’occasion, envoyés des requêtes pour nous informer, et toutes nos tentatives pour les enjoindre à allez fouiller les ruines pour trouver sa dépouille pourrissante et l’enterrer dignement ont été toujours infructueuses, nul ne veut s’approcher de ces ruines lugubres.
Et aujourd’hui l’ironie du destin fait que je dois suivre les pas de ce vieux dément pour pouvoir trouver trace des origines de ces perfidies, les démentir et enfin laver notre nom pour conserver, ce qui peut encore l’être, d’honneur pour notre famille.